Académie

Comprendre les bases

Comprendre les bases 

Les cryptoactifs sont des unités de valeur numériques s’échangeant sur des réseaux informatiques décentralisés, c’est-à-dire qu’ils ne dépendent pas d’une autorité centrale (comme un état, un gouvernement ou une banque). Le Bitcoin, le premier cryptoactif, a été créé en 2009 après la crise financière de 2008. Son objectif était de mettre en place un système d'échange qui soit décentralisé, transparent et accessible à tous. 

La spécificité des cryptoactifs réside dans le fait qu’ils sont conservés et circulent grâce à une technologie appelée blockchain : la blockchain s’apparente à un grand registre numérique sécurisé et partagé entre des milliers d’ordinateurs à travers le monde. Chaque ordinateur – appelé « nœud » du réseau blockchain – maintient à son niveau une copie du registre qui est synchronisée à tout instant avec les autres copies. Les blockchains dites « publiques » son accessible à tous sans restriction. Il existe des implémentations privées de la technologie qui permettent de restreindre l’accès au réseau blockchain considéré à un petit nombre d’acteurs bien identifiés (on parle alors de blockchains « permissionnées »). Le Bitcoin et les autres cryptoactifs usuels circulent sur des blockchains publiques. 

Chaque transaction est inscrite sur la blockchain de façon immuable, rendant toute tentative de falsification virtuellement impossible. Envoyer 0,5 Bitcoin à quelqu'un revient à inscrire publiquement dans le registre de la blockchain la transaction suivante : « A a envoyé 0,5 BTC à B ». Une fois la transaction validée et enregistrée dans le registre de la blockchain (et répliquée/propagée à l’ensemble des copies du registre), elle vient incrémenter le compte de B de 0,5 BTC et décrémenter le compte de A de 0,5 BTC. Tout ceci se fait sans qu'il soit nécessaire d’impliquer un intermédiaire. 

Aujourd’hui les blockchains ne se limitent plus à de simples échanges de valeur. Elles permettent aussi de développer des applications, d’investir, d’échanger, de stocker de la valeur ou encore de participer à des projets innovants à l’échelle mondiale, tout ceci dans un mode décentralisé, communautaire, tout en bénéficiant des caractéristiques principales de la technologie blockchain que sont l’immutabilité, la sécurité, la traçabilité et la transparence. 

Les cryptoactifs circulant sur des blockchains sont souvent appelés des jetons ou tokens

Approfondir les enjeux et la vision  

La cryptoéconomie est basée sur des principes techniques, économiques et philosophiques. Le Bitcoin (BTC) – qui circule sur la blockchain Bitcoin, a été inventé en 2008 par une personne – ou groupe de personnes – sous le pseudonyme de « Satoshi Nakamoto ». Bitcoin a introduit le concept de rareté numérique en limitant la quantité de Bitcoins en circulation à seulement 21 millions d’unités, rendant son émission prévisible et contrôlée. Au-delà de l’aspect monétaire, le Bitcoin est une réponse à la confiance centralisée : un système où la preuve mathématique remplace l’autorité centrale. 

Rapidement, d’autres cryptoactifs et projets ont vu le jour avec des objectifs variés : Ethereum, avec son jeton natif l’Ether (ETH), lancé en 2015 est une blockchain programmable qui permet de créer des programmes autonomes appelés « smart contracts », ouvrant la voie à de nouvelles formes d’organisations et d’interactions en ligne.  

L’écosystème a depuis évolué, intégrant des projets liés à la gouvernance, à l’identité numérique, à la traçabilité ou encore à la tokenisation d’actifs. On parle désormais d’infrastructure numérique globale, en cours de développement, avec ses propres règles, usages et innovations.  Cependant, cette transformation technologique soulève également des défis, comme la sécurité, l'adoption, l'évolutivité et la réglementation. Ces sujets seront abordés dans d'autres articles de notre académie. 

Comprendre les bases  

La blockchain est une technologie sur laquelle reposent la majorité des cryptoactifs. Elle pourrait être assimilée à un grand livre comptable numérique, partagé entre des milliers d’utilisateurs à travers le monde. Chaque fois qu’une transaction a lieu, elle est ajoutée à une page appelée « bloc ». Ce bloc est relié au bloc précédent car il contient l’« empreinte numérique » de ce bloc précédent. Ensemble, ces pages forment donc une chaine de blocs, d'où le nom « blockchain ». 

Voici les principales caractéristiques de ce grand livre (blockchain) qui le rendent unique :  

  • Décentralisé: Il n'est contrôlé par aucune autorité centrale. 
  • Transparent: tout le monde peut consulter son contenu.  
  • Sécurisé: Une fois qu'une page est validée, on ne peut plus la modifier sans que tout le monde s'en aperçoive. 

Chaque participant du réseau (ou « noeud » du reseau) conserve une copie identique de ce registre, ce qui empêche les fraudes ou les doubles dépenses. 

Les participants au réseau sont identifiés par une adresse qui leur est propre (et qui peut s’apparenter à un numéro de compte). Le lien entre cette adresse et l’identité physique de la personne qui la contrôle n’est pas connu à priori mais si l’association entre les deux peut être faite suite à une transaction particulière, alors toutes les transactions passées de la personne en question peuvent être retracées. C’est pour cette raison qu’on dit que la blockchain est « pseudonyme ».  

Approfondir le fonctionnement et les apports  

Techniquement chaque bloc contient :  

  • Une liste de transactions, 
  • Un horodatage, 
  • Un hash cryptographique unique (comme une empreinte numérique), 
  • Et le hash du bloc précédent, assurant l’ordre chronologique et l’intégrité de la chaîne. 

Les blocs sont validés par un mécanisme appelé consensus (détaillé dans le module suivant), qui permet à tous les participants du réseau de s’accorder sur ce qui est vrai. Cette validation est assurée par les « nœuds » du réseau (qui sont des ordinateurs) et qui sont répartis à travers le monde. 

Ce système permet de garantir :  

  • La transparence : toutes les opérations sont consultables en ligne, 
  • L’in-falsifiabilité des données et la résistance à la censure : il est quasi impossible de manipuler les données, 
  • L’autonomie et la résilience du système : il n’y a pas de « pause » ou d’arrêt programmé et tant qu’un nœud est encore en ligne, le registre reste accessible. 

Au-delà des cryptoactifs, la blockchain a des usages dans la finance, la certification, la logistique, l’archivage, ou la traçabilité. 

Comprendre à quoi cela sert  

Dans un réseau blockchain, chaque participant primaire du réseau (un « nœud » du réseau) détient une copie du registre. Lorsqu’une nouvelle information doit être ajoutée au registre, il est nécessaire que tous les nœuds s’accordent sur sa validité. Le consensus est le mécanisme qui permet de garantir cet accord, et ce en l’absence d’une autorité centrale.  

Lorsqu’une transaction est soumise pour inscription dans le registre (par exemple le transfert d’un Bitcoin d’une adresse A vers une adresse B), cet ajout n’est pas pris en compte et validé par une entité centrale « orchestratrice » du registre. Le consensus est le mécanisme algorithmique qui permet à tous les ordinateurs du réseau (les « nœuds ») de valider la même version de la vérité – l’ajout de la transaction au registre, et, donc, le transfert d’un Bitcoin de l’adresse A vers l’adresse B –, et ce même s’ils ne se « connaissent » pas et ne se font pas confiance a priori. 

Deux grands types de protocoles dominent aujourd'hui les méthodes de consensus utilisées pour les blockchains :  

  • Proof of Work (PoW) ou preuve de travail : Mécanisme utilisé par Bitcoin. Cette méthode repose sur la résolution d’un problème mathématique complexe qui ne peut être résolu qu’en procédant à un grand nombre de tirages aléatoires. Même s’il est très sécurisé, ce mécanisme a le défaut d’engendrer une consommation d’énergie importante. 
  • Proof of Stake (PoS) ou preuve d’enjeu : Mécanisme utilisé par Ethereum et d’autres blockchains de nouvelle génération. Il repose sur la mise en jeu (« staking») de cryptoactifs par les nœuds du réseau afin de leur donner le droit de valider les transactions après avoir été tirés au sort. Cette méthode est beaucoup moins énergivore. 

Quel que soit le mécanisme de consensus mis en œuvre, l’intérêt pour les ordinateurs du réseau – les nœuds – à y participer est d’une part de participer de manière communautaire à la sécurisation du réseau, et, d’autre part, à en tirer un bénéfice économique. En effet, ces nœuds – appelés aussi « mineurs » - sont rétribués en l’échange de l’effort qu’ils fournissent pour valider les blocs qui sont successivement ajoutés au registre de la Blockchain. Pour un mécanisme Proof of Work, ils sont globalement rémunérés en fonction de la puissance de calcul qu’ils apportent au réseau. Pour un mécanisme de Proof of Stake, ils sont rémunérés en fonction du montant déposé (« staké») dans le protocole afin de pouvoir valider les blocs, et sont pénalisés (« slashed») en cas de mauvais comportement de leur nœud (tentative de valider des blocs erronés, disponibilité insuffisante, etc.). 

Approfondissement technique  

  1. Proof of Work (PoW)  

Principe : 

  • Chaque participant (appelé mineur) tente de résoudre un problème mathématique complexe,  
  • Le premier à trouver la solution peut proposer un nouveau bloc, 
  • Les autres valident cette solution après l’avoir vérifiée, et le bloc est ajouté à leur copie de la chaîne par chacun des nœuds. 

Caractéristique :  

  • Sécurité élevée (attaquer le réseau demande une énorme puissance  de calcul et, donc, un investissement gigantesque), 
  • Très énergivore (les calculs nécessitent beaucoup d’électricité), 
  • Lent et coûteux (délai élevé de validation de chaque bloc + frais de transactions élevés) 

Utilisé par Bitcoin, Litecoin, Dogecoin… 

  1. Proof of Stake (PoS) 

Principe :  

Pour valider un bloc, un participant doit « staker » (bloquer) une quantité de cryptoactifs. Le réseau sélectionne aléatoirement un validateur parmi ceux qui ont mis en jeu leur fonds. Plus un validateur a misé, plus il a de chances d’être choisi, mais il peut être sanctionné en cas de comportement malhonnête (processus appelé « slashing »). 

Caractéristique :  

  • Beaucoup plus économe en énergie que PoW. 
  • Plus rapide et évolutif.  
  • Permet le « staking » délégué : les détenteurs de tokens peuvent déléguer leur pouvoir à un validateur et être rémunérés en retour. 

Utilisé par : Ethereum, Solana (avec PoH), Avalanche, Cardano, Tezos, Polkadot… 

  1. Variantes et autres systèmes  

Delegated Proof of Stake (DPos) 

  • Les utilisateurs votent pour un petit nombre de validateurs « officiels ». 
  • Permet une grande rapidité, mais au prix d’une centralisation plus élevée. 

Proof of History (PoH)  

  • Chaque événement est horodaté cryptographiquement, ce qui permet un traitement en parallèle ultra rapide. 
  • Associé à un mécanisme PoS pour la sécurité. 

Pourquoi ce choix est stratégique ? 

Le mode de consensus détermine l’équilibre entre sécurité, vitesse, coût, et décentralisation. Un bon projet blockchain choisit son consensus en fonction de son usage :  

  • Sécurité maximale : PoW 
  • Scalabilité et efficacité : PoS 
  • Interopérabilité et rapidité : DPos, PoH 

Comprendre le fonctionnement  

  

Lorsqu'un actif numérique (par exemple du Bitcoin ou de l’Ether) est transféré sur une blockchain, il ne s’agit pas d’un virement traditionnel. Le transfert repose sur une transaction publique inscrite de manière infalsifiable dans le registre de la blockchain. Cette transaction suit plusieurs étapes techniques avant d’être validée et ajoutée au registre.  

Lorsqu'une transaction est initiée, le processus se déroule généralement de la manière suivante :  

  1. L’adresse de destination et le montant sont renseignés dans l’outil de saisie de la transaction, souvent l’application de portefeuille ; 
  2. La transaction est signée à l’aide de la clé privée du détenteur, permettant de prouver l’autorisation de l’opération ; 
  3. La transaction est transmise au réseau par l’application de portefeuille qui contacte un des points d’entrée du réseau (un nœud) qui l’intégre dans sa file d’attente de transactions à traiter (pool de mémoire ou « MemPool ») et qui la diffuse aux autres noeuds du réseau pour prise en compte (« broadcasting»), en attente de traitement ; 
  4. Les validateurs (mineurs ou stakers, selon le type de blockchain) sélectionnent les transactions valides et les intègrent dans un nouveau bloc ; 
  5. Une fois le bloc validé et ajouté à la chaine, la transaction devient définitive et immuable. 

Ce processus peut s’exécuter en quelques secondes ou en quelques minutes, en fonction des spécificités de la blockchain utilisée. 

Approfondissement technique du processus  

  1. Création de la transaction  

L’utilisateur définit :  

  • L’adresse du destinataire (clé publique), 
  • Le montant envoyé, 
  • Les frais de réseau (appelés gas fees sur Ethereum). 

La transaction est signée avec la clé privée (algorithme cryptographique de type ECDSA) 

  1. Propagation dans le réseau  

La transaction est envoyée à des nœuds du réseau, elle est ensuite placée dans un « mempool* », en attente de traitement. Les transactions avec les frais les plus élevés sont habituellement traitées en priorité. 

  1. Inclusion dans un bloc  

Un validateur (PoS) ou mineur (PoW) sélectionne l’ensemble de transactions dans le mempool. Il les agrège dans un bloc et y ajoute : 

  • Un horodatage 
  • Le hash** du bloc précédent  
  • Un hash du bloc courant 

Ce bloc est ensuite proposé au réseau  

  1. Validation et finalisation  

Le réseau valide le bloc selon son mode de consensus. Une fois validé, le bloc est ajouté à la chaîne. 

La transaction devient alors irréversible et publiquement consultable sur un explorateur blockchain (par exemple : Etherscan pour la blockchain Ethereum). 

*Mempool: Le terme "mempool" fait référence à la "memory pool" (« pool » ou « bloc » de mémoire). C’est une collection de toutes les transactions qui ont été diffusées sur le réseau mais qui n'ont pas encore été incluses dans un bloc. En d'autres termes, c'est un espace où les transactions en attente sont stockées jusqu'à ce qu'elles soient validées et confirmées par les mineurs. 

**Hash : Une fonction de hachage est un algorithme cryptographique unidirectionnel polyvalent qui transforme une entrée de n'importe quelle taille en une sortie unique d'une longueur fixe et qui constitue une empreinte ou signature numérique propre à cette entrée.

Pourquoi est-ce important ?  Cela garantit que personne ne peut tricher ou dépenser deux fois le même cryptoactif. Cela rend aussi les transactions traçables, transparente et permanentes. A noter : tout ce mécanisme explique par ailleurs les délais, frais et priorités dans les transferts cryptos. 

Les grands types de cryptoactifs

Comprendre simplement  

Parmi les cryptoactifs les plus utilisés, Bitcoin (BTC) et Ether (ETH) occupent une place centrale, mais ils répondent à des logiques techniques et des cas d’usage distincts. 

Bitcoin est un cryptoactif conçu pour transférer de la valeur de manière décentralisée. Son protocole repose sur une émission limitée à 21 millions d’unités, ce qui en fait un actif perçu comme potentiellement résistant à l’inflation. Il est principalement utilisé comme réserve de valeur ou pour réaliser des paiements simples, via un réseau sécurisé mais non programmable. 

La blockchain Ethereum – avec son jeton natif, l’Ether –,  à l’inverse, est une blockchain dite “programmable”. Elle permet à des développeurs de créer et d’exécuter des applications décentralisées appelées “smart contracts” (cf. ci-après). Ethereum est devenu une infrastructure de référence pour la finance décentralisée, les NFT ou les jeux blockchains.  

Approfondissement technique  

  1. Bitcoin (BTC) 
  • Premier cryptoactif créé en 2009. 
  • Fonctionne avec le mécanisme de proof of work. 
  • Offre limitée à 21 millions de BTC maximum. 
  • Pas de smart contract, uniquement des transferts.  
  • Sur, décentralisé, mais peu flexible.  

Cas d’usage : réserve de valeur, paiements simples, Hedge contre l’inflation.  

  1. Ether (ETH)  
  • Créé en 2015 par Vitalik Buterin. 
  • Fonctionne en proof of stake (depuis la mise à jour The Merge). 
  • La blockchain Ethereum permet d’écrire des smart contracts : programmes autonomes qui s’exécutent sur la blockchain. 
  • Base de la finance décentralisée (DeFi), des NFT, des tokens ERC-20, etc.  

Cas d’usage : payer les frais de réseau, participer à la gouvernance, staker (immobiliser des cryptoactifs) pour sécuriser le réseau.  

  1. Smart contracts  

Les smart contracts sont des programmes informatiques autonomes déployés sur la blockchain. Ils s’exécutent automatiquement dès que certaines conditions prédéfinies sont remplies. Contrairement à un contrat classique (sur papier, ou signé en ligne), un smart contract n’a pas besoin d’intermédiaire humain pour être appliqué. Une fois mis en ligne, il suit les règles de manière automatique, transparente, et infalsifiable.  

Fonctionnement : 

  • Le code du contrat est écrit et publié sur une blockchain compatible (comme Ethereum ou Polygon). Le langage utilisé par ces blockchains compatibles avec Ethereum est le langage Solidity. Ces blockchains sont appelées des blockchains compatibles EVM (« EVM-compatible » en anglais). EVM veut dire « Ethereum Virtual Machine » ou Machine Virtuelle Ethereum ; 
  • Il attend qu’un ou plusieurs déclencheurs soient activés (ex : réception de fonds, validation d’une condition, résultat d’un vote…) ; 
  • Si les conditions sont réunies, le contrat exécute l’action prévue : envoyer des fonds, débloquer un accès, enregistrer un résultat, etc. ; 
  • Toutes les actions sont publiques, vérifiables et immuables.  

ATTENTION ! AUX FAUX SENS 

  • Un smart contract n’est pas intelligent. Il n'est pas capable de prendre des décisions par lui-même, il exécute exactement ce pour quoi il a été programmé. 
  • Il ne peut pas être modifié une fois déployer (sauf cas très spécifiques), ce qui le rend sûr…mais aussi rigide. 
  • Il permet d’automatiser des interactions financières, logiques ou organisationnelles, avec un haut niveau de confiance.  

Les Gas Fees :  

Sur Ethereum et sur d’autres blockchains compatibles, chaque exécution programmatique d’un smart contract entraîne un coup de calcul : c’est ce qu’on appelle le « Gas ».  

Le Gas est une unité de mesure utilisée pour quantifier l’effort informatique nécessaire à une opération : calcul, stockage, bande passante, ou exécution d’un smart contract

Le prix total payé en frais dépend de :  

  • La complexité de l’opération (transfert simple vs. Smart contract complexe), 
  • L’encombrement du réseau au moment de la demande, 
  • Le cours de l’Ether (le Gas est payé en ETH). 

Comprendre simplement

Un stablecoin est un actif numérique dont la valeur est indexée sur une monnaie traditionnelle comme le dollar ou l’euro.  

Par exemple :  

1 USDC = 1 dollar  

1 EUROC = 1 euro  

Leur objectif est de permettre :  

  • De se protéger contre la volatilité des autres cryptoactifs, 
  • De transférer de la valeur plus rapidement qu’un virement traditionnel, 
  • De rester dans l’écosystème crypto sans revenir à une monnaie fiduciaire. 

Les stablecoins sont largement utilisés dans la finance décentralisée (DeFi), le trading et les paiements.  

Le risque de « depeg » ou « depegging » :  

Un depeg désigne la perte temporaire ou durable de l’ancrage à la monnaie de référence.

Cela peut survenir en cas de :  

  • Problème de liquidité chez l’émetteur, 
  • Failles dans l’algorithme (cas des stablecoins non collatéralisés), 
  • Crise de confiance sur l’entité qui assure la garde du collatéral, sur la valeur du collatéral, voire sur l’existence même du collatéral. 

Approfondissement technique  

Types de stablecoins 

Type de stablecoin  Description  Exemples 
Centralisés (collatéralisés en fiat) Backés* 1 : 1 avec des dollars/euro détenus par une entreprise USDC (Circle), USDT (Tether)  
Décentralisés (sur-collatéralisés en crypto) Garantis par des cryptoactifs bloqués dans des smart contracts USDS/DAI (Sky – ex-MakerDAO) 
Algorithmiques (sans collatéral réel) Maintien du peg** par un mécanisme de marché automatisé. UST (Terra – échec)  

*Backé 1:1 = Le stablecoin est adossé (i.e. collatéralisé) à une réserve équivalente en monnaie traditionnelle. Pour chaque unité de stablecoin émise, l’émetteur détient une unité de la monnaie correspondante.  

**peg : "peg" ou "ancrage" en français désigne un mécanisme par lequel la valeur d'un actif, généralement une cryptomonnaie, est liée ou stabilisée par rapport à une autre devise, actif ou indice.

Comment investir dans les cryptoactifs ?

Un achat ou vente de cryptoactif sur une plateforme d’échange crypto, à l’instar de ce qui se passe sur une plateforme d’échange pour des actions, par exemple, met en jeu un système appelé carnet d’ordre. Le carnet d’ordre est comme un tableau qui liste en temps réel : ceux qui veulent acheter un certain actif (avec leur prix d’achat cible et la quantité qu’ils souhaitent acquérir) appelés bids (de l’anglais pour « enchère » ou « offre »), et ceux qui veulent le vendre (avec aussi un prix de vente cible et la quantité qu’ils souhaitent céder) appelés asks (de l’anglais pour « demande »). Le prix d’équilibre du marché se forme ensuite à partir de ces données où se rencontrent l’offre et la demande pour l’actif considéré.  

Le système associe ensuite les ordres compatibles, on parle d’appariement des ordres, pour réaliser les transactions. 

 Il existe plusieurs façons de passer un ordre : 

  • Ordre au marché (ou « market order») : la transaction est immédiatement exécutée au prix le plus proche. 
  • Ordre limite (ou « limit order») : la transaction est exécutée uniquement lorsque le prix « choisi » est atteint. 
  • Ordre stop/stop-limit (ou « stop/stop-limit order») : la transaction est exécutée uniquement lorsqu'un paramètre (le « seuil ») est atteint (le prix par exemple).  
Type d’ordre Description Avantages  Risques 
Market order Exécuté immédiatement au meilleur prix disponible. Rapidité Exécuté à un prix moins avantageux si le marché est peu liquide
Limit order Exécuté uniquement si le prix atteint l’objectif Contrôle du prix Pas garanti d’être exécuté 
Stop order Ordre au marché qui se déclenche dès qu’un certain prix est atteint Automatisation de vente (ex : chute du marché)  Peut être activé par une forte volatilité 
Stop-limit order  Combinaison d’un stop order et d’un limit orderPlus de précision  Plus complexe à maitriser  

Importance de la liquidité   Sur des marchés très liquides (comme BTC/USD), les ordres sont exécutés rapidement avec peu de variations. A contrario sur des marchés peu liquides, un ordre peut faire bouger le prix, ce qu’on appelle le « slippage ». 

Important : Cette rubrique ne constitue pas un conseil en investissement. Elle vise à expliquer des stratégies générales couramment évoquées dans l'écosystème crypto, à des fins pédagogiques. 

Comprendre les approches 

De nombreuses personnes investissant dans les cryptoactifs choisissent d'adopter une approche structurée et progressive, en fonction de leur profil, de leur horizon temporel et de leur tolérance au risque. 

Parmi les grandes logiques utilisées à titre individuel on retrouve, 

  •  Le DCA (« Dollar Cost Averaging » ou « Coût Dollar Moyen ») : Cela consiste à investir une somme fixe à intervalles réguliers et de manière systématique (Par exemple, chaque mois ou toutes les deux semaines), quel que soit le prix du marché. Cela permet de lisser les points d'entrées et de réduire l'impact de la volatilité à court terme. 
  • La diversification : il s'agit de répartir ses cryptoactifs sur plusieurs types d'actifs (par exemple : stablecoins, tokens utilitaires, altcoins, etc.) pour ne pas dépendre uniquement d'un seul projet et pouvoir profiter de l'ensemble de l'écosystème. 

 

Approfondissement 

Il peut être également pertinent d’explorer les notions suivantes, sans non plus les interpréter comme des recommandations ou des conseils en investissement :

  • Répartition d'allocation : Construire des portefeuilles en répartissant entre 3 et 5 grandes classes de tokens, en fonction de leur stabilité, de leur potentiel d'évolution et de leur secteur. 
  • Suivi des cycles de marché : étudier les cycles de prix « bear market/bull market » (marché baissier / marché haussier, comme pour les marchés financiers traditionnels) pour ensuite adapter son positionnement à l’achat ou à la vente
  • Gestion du risque : Définir à l'avance combien on est prêt à perdre (par exemple, un pourcentage du capital), utiliser des stop loss, ou fixer des objectifs de retrait. 
  • Utiliser des stablecoins : Conserver une part de son capital en stablecoins pour limiter l'exposition ou saisir des opportunités. 
Stocker et gérer ses cryptoactifs

Comprendre simplement  

Un wallet, ou portefeuille crypto est un outil / mécanisme qui permet de stocker, d’envoyer et de recevoir des cryptoactifs. Contrairement à un compte bancaire, un wallet ne contient pas directement les cryptos. Il contient essentiellement les clés privées d’accès à ces actifs. C’est la possession de ces clés qui donne le droit d’utiliser les fonds enregistrés sur la blockchain.  

Posséder des cryptoactifs signifie donc en réalité posséder la clé privée qui permet d’y accéder, c’est-à-dire de signer des transactions permettant de « dépenser » ou transférer ces cryptoactifs vers un autre wallet.  

Il existe 2 grands types de wallets :  

  • Hot wallet: connecté à internet (rapide mais moins sécurisé).  
  • Cold wallet: hors ligne, souvent physique (comme une clé USB, considéré comme plus sécurisé).

  

Approfondissement   

Un wallet contient pour chaque crypto qu’il permet de gérer, un (ou plusieurs) couple(s) de clés:   

Clé publique  Clé privée  
Sert d’adresse de réception (comme un IBAN)  Sert à signer les transactions (comme un mot de passe bancaire + signature électronique)  
Peut être visible par tous  Ne doit jamais être communiquée  
Commence souvent par 0x… sur Ethereum (pour dénoter une adresse de format hexadécimal)  Générée à partir d’une seed (de l’anglais pour « graine ») phrase de 24 mots.  

*La seed phrase est une suite de mots (12 ou 24) qui permet de restaurer l’accès à un portefeuille crypto : elle permet de re-générer la clé privée d’un wallet. Cette seed phrase, plus intelligible que la clé privée en elle-même (ce qui permet d’éviter des erreurs de recopie), constitue la clé maîtresse de maîtrise des fonds sur le wallet, et est à garder secrète très précieusement et hors ligne (notamment pas dans un fichier non protégé sur le disque dur d’un ordinateur).   

Important : Si un utilisateur perd sa clé privée ou sa seed phrase, il perd définitivement accès à ses fonds.  

A noter: en donnant sa clé publique à un tiers, compte tenu de la transparence de la blockchain, l’utilisateur accepte que ce tiers connaisse la quantité de cryptos détenue sur cette adresse.  

  

Types de wallet   

Custody types Wallet types  Avantages/inconvénients  
Custodial (conservation assurée par un tiers)Wallet / compte sur une plateforme crypto  Simple, sécurisé par un tiers, pas besoin de gérer les clés soi-même  
Non custodial (conservation assurée en propre par le propriétaire)Wallet logiciel sur un ordinateur ou mobile  Plus de liberté mais plus de responsabilité, risque de hack, le wallet se trouvant sur un équipement connecté à internet en permanence qui peut être compromis   
Wallet Physique Plus sécurisé que le wallet logiciel, idéal pour le stockage long terme, mais moins pratique au quotidien. Nécessite d’être à l’aise avec le code et l’informatique en général et avec le fonctionnement de la blockchain. Risque de perte totale en cas de perte de l’objet.  

  

Ne jamais partager votre seed phrase ou vos identifiants et mots de passe.  

  • Activer l’authentification à deux facteurs sur les plateformes custodiales.  
  • Choisir une solution custodiale opérée par un tiers reconnu et dans lequel on a confiance.  
  • Faire attention aux faux sites et aux extensions malveillantes.  
  • En cas d’utilisation d’un wallet physique, entreposer la seed phrase en lieu sûr, de préférence en dehors de son domicile (coffre-fort bancaire, par exemple).

De nouveaux usages sur la blockchain

Comprendre simplement  

La DeFi, ou Decentralized Finance (finance décentralisée en français), désigne un ensemble d'applications construites sur des blockchains programmables qui permettent de réaliser des opérations financières sans intermédiaires. Avec la DeFi, il est possible de :  

  • Echanger des cryptoactifs (via des plateformes décentralisées), 
  • Prêter ou emprunter des actifs numériques, 
  • Fournir de la liquidité à d’autres utilisateurs et recevoir une rémunération pour ces opérations,  
  • Stocker des actifs dans un portefeuille non opéré par un tiers (i.e. conserver soi-même ses cryptoactifs dans un portefeuille décentralisé, sans passer par un intermédiaire).   

Tout cela se fait grâce à des smarts contracts, qui exécutent automatiquement les règles d’un contrat financier ou contrat « technique ».  

  

Approfondissement technique   

La DeFi a pour but de répliquer des mécanismes de la finance traditionnelle (la TradFi ou Traditional Finance) pour les marchés crypto en les mettant en œuvre via des plateformes totalement décentralisées (sans opérateur central, donc) qui sont implémentées via des smart contracts fonctionnant de manière autonome sur la blockchain.  

  

Ci-dessous les principaux types d’usages et d’applications techniques que l’on retrouve aujourd’hui dans la DeFi, avec des exemples concrets pour mieux connaitre leur rôle.  

Fonction Description Equivalent TradFi Exemples 
DEX (échange décentralisé)  Permet d’Échanger (to swap en anglais) des tokens d’un type contre des tokens d’un autre type sans plateforme centrale (exemple : échanger des USDC contre des USDT ou des ETH contre des USDC).Bourse de change  Uniswap, Sushiswap  
Lending / Borrowing Prêter ou emprunter des cryptos avec en l’échange de dépôt de collatéral en garantie.  Marché de financement collatéralisé (marché des repos)  Aave, Compound  
Yield farming / liquidity mining Fournir des liquidités à un protocole contre une récompense.Comptes à terme, comptes rémunérés  Curve, Yearn  
Stablecoins décentralisés  Créer des actifs stables via des mécanismes collatéralisés   Marché de financement collatéralisé (marché des repos), Prime brokerage  DAI (Sky - ex-MakerDAO)  
Agrégateurs / dashboards  Gérer plusieurs protocoles DeFi dans une seule interface  Agrégateurs financiers  Zapper, DeFi Saver

  

Mécanisme clés  

  • Smart contracts: ils exécutent automatiquement et irrévocablement les règles (par exemple : liquidation d’un emprunt si le collatéral baisse en deçà d’un certain niveau).  
  • Collatéralisation : la plupart des prêts sont sur-garantis / sur-collatéralisés (l’utilisateur dépose plus que ce qu’il emprunte).  
  • Pools de liquidité : les utilisateurs placent leur tokens dans un « pot commun » pour faciliter les échanges. En fonction du déséquilibre du pool, la rémunération est plus ou moins attractive pour les participants qui viennent déposer l’actif qui est en quantité insuffisante pour que le pool redevienne équilibré. On parle par exemple de mécanisme d’AMM (Automated Market Marker) qui est un algorithme utilisé couramment par certains protocoles DeFi pour ajuster de manière dynamique la rémunération des contributeurs à un pool de liquidité – et le prix payé par les consommateurs de liquidité dans le pool - en fonction de l’état d’équilibre du pool.  

Risque spécifique à la DeFi  

  • Risque de smart contracts: bugs ou défaillances dans le code.  
  • Risque de liquidité : retirer des fonds d’un protocole peut ne pas être immédiat.  
  • Risque de marché : chute brutale de la valeur du collatéral qui entraîne une liquidation de la position et vient donc cristalliser une perte. 
  • Risque de gouvernance : certains protocoles sont dirigés par des communautés ou des jetons votants (DAO) qui peuvent arriver à des situations de blocage.  

Comprendre simplement   

Staker (to l’anglais stake pour « enjeu ») consiste à bloquer une quantité de cryptoactifs pour aider à sécuriser une blockchain, en échange de récompenses. Par exemple, en bloquant 10 jetons sur un réseau comme Ethereum, l’utilisateur reçoit une rémunération (exprimée en pourcentage annuel) pour sa participation, qui aide le réseau à valider les transactions. Cela peut s’apparenter à une forme d'épargne crypto rémunérée avec une vraie utilité, car elle soutient le fonctionnement du réseau.  

Le staking est possible sur les blockchains qui utilisent un consensus Proof of Stake (PoS), comme Ethereum, Solana, Cardano, Tezos…  

  

Approfondissement technique   

Le rôle du staking dans le réseau  

Dans un système PoS, il n’y a pas de minage (comme sur Bitcoin), le protocole sélectionne au hasard les validateurs (des nœuds) parmi ceux qui ont « staké » des tokens. Plus un utilisateur bloque de jetons dans le protocole à cet effet, plus il a de chances d’être choisi pour valider un bloc. En cas de triche ou de faute, une partie du montant staké peut être perdue (c’est ce qu’on appelle le « slashing »).  

Qui peut staker ?  

  • Un utilisateur directement : par exemple, 32 ETH pour devenir validateur sur Ethereum.  
  • Par délégation :  l’utilisateur délègue ses tokens à un validateur existant (pratique courante), ce qui permet de participer au consensus (et d’être rémunéré en contrepartie) sans avoir besoin de disposer de 32 ETH.  

 Types de staking  

Type  Description  
Staking natif   Blocage des tokens sur le protocole (ex : staking Tezos ou Cardano)  
Staking via exchange  Certaines plateformes proposent du staking simplifié  
Liquid staking  L’utilisateur stake mais dispose d’un « reçu » (token) qui peut être utilisé ailleurs (ex : Lido avec stETH)  

  

Avantges et risques  

Avantages  Risques  
Générer des rendements passifs  Blocage des fonds pendant une période, confiance dans le validateur à qui les jetons ont été délégué (en cas de staking délégué)  
Participer activement au réseau   Slashing possible en cas d’erreur du validateur, risque de hack du protocole  
Accessible à tous via la délégation   Volatilité des tokens stakés

  

Taux de rendements moyen : entre 3 et 10% moyen par an, selon le réseau et la méthode.   

Comprendre simplement   

Un NFT (Non Fungible Token), ou token non fongible, est un type de jeton numérique unique, inscrit sur une blockchain. Contrairement à un cryptoactif fongible comme Bitcoin ou Ether, qui est interchangeable (1 BTC = 1 BTC), un NFT représente un objet numérique distinct, unique, non interchangeable.   

Un NFT peut représenter par exemple :   

  • Une œuvre numérique (image, musique, vidéo),  
  • Un certificat d’authenticité,  
  • Un ticket pour un événement,  
  • Un objet de jeu vidéo,   
  • Ou même une identité ou un accès.   

Concrètement, acheter un NFT revient à acquérir un enregistrement infalsifiable, prouvant que l’utilisateur est le propriétaire d’un actif numérique précis. Cependant, posséder un NFT d’une image ne signifie pas nécessairement détenir les droits d’auteur sur l'œuvre.  

Approfondissement technique   

NFT : une structure basée sur les smart contracts  

Les NFT sont créés via des smart contracts sur des blockchains compatibles, principalement Ethereum (standard ERC-721), ou Polygon, Solana, Tezos, etc.  

Chaque NFT possède :  

  • Un identifiant unique,  
  • Un propriétaire vérifiable,  
  • Et des métadonnées (ex : nom, image, lien IPFS (système de stockage de fichier décentralisé), caractéristiques : niveau de rareté…).  

Un NFT est une preuve publique de possession d’un actif numérique.  Certains NFT donnent aussi droit à des avantages concrets : accès à un évènement, jetons de gouvernance, rôle dans une plateforme, etc. On parle alors de jetons utilitaires.   

Royalties automatiques  

L’un des apports majeurs des NFT est la programmation automatique de royalties.  

Lorsqu’un NFT est revendu, un pourcentage peut être reversé automatiquement au créateur ou à une adresse prédéfinie. Cela correspond au « droit de suite » qu’un artiste est traditionnellement en droit de toucher quand une de ses œuvres est cédée sur le marché secondaire par un professionnel. Toutefois, ce système dépend des places de marché et des standards adoptés, certaines plateformes ne les appliquent pas automatiquement.  

Limites et critiques des NFT  

  • Certains projets ont été hautement spéculatifs (ex : PFP comme les Bored Apes),
  • Problèmes d’usurpation d’identité d’artistes,
  • Débats sur la valeur réelle d’un NFT (une image peut être copiée, mais pas le certificat de propriété),
  • Manipulation du prix sur certaines places de marché.   

Tokenisation de l’immobilier et des actifs réels  

Outre les œuvres d’art ou les objets de collection, la blockchain permet aussi de représenter des actifs du monde réel, comme l’immobilier, sous forme de tokens. Ce processus, appelé tokenisation, consiste à fractionner un bien en parts numériques échangeables. Par exemple, un immeuble peut être représenté par 1000 tokens, chacun donnant droit à une part de sa valeur ou à un revenu locatif. Cette innovation ouvre la voie à un accès plus simple et plus liquide à l’investissement immobilier. Toutefois, ces tokens sont considérés comme des actifs financiers réglementés, ce qui implique un cadre juridique strict, notamment en matière d’enregistrement et de commercialisation.  

Réglementation

L’encadrement des cryptoactifs s’est construit progressivement, sous l’impulsion d’organismes internationaux et européens. Face à l’essor rapide des échanges d’actifs numériques et aux risques de blanchiment d’argent, les premières initiatives ont été portées par le Groupe d’Action Financière (GAFI), organisme intergouvernemental chargé de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LCB-FT).

En 2019, le GAFI a publié la Recommandation n°16, connue sous le nom de Travel Rule. Celle-ci impose aux prestataires de services en cryptoactifs (VASP – Virtual Asset Service Providers) de collecter et transmettre les informations relatives à l’expéditeur et au destinataire lors de chaque transfert de cryptoactifs, à l’image des obligations déjà en vigueur dans le système bancaire traditionnel.

Cette règle a marqué le premier grand tournant vers une surveillance accrue des flux numériques, posant les bases de la future régulation européenne.

La France a été l’un des premiers pays à mettre en place un cadre national spécifique, avec la loi PACTE (2019). Celle-ci a introduit le statut de PSAN – Prestataire de Services sur Actifs Numériques, supervisé par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) et l’ACPR.

L’objectif de ce cadre était double :

• Garantir la sécurité et la transparence des acteurs opérant sur le marché français ;

• Préparer la transition vers un cadre européen harmonisé.

Le statut de PSAN impose notamment :

• Des procédures strictes de lutte contre le blanchiment (LCB-FT) ;

• Des exigences en matière de sécurité informatique et de gouvernance ;

• Une information claire et transparente envers les clients.

Depuis 2023, un régime d’enregistrement renforcé est devenu obligatoire pour tout acteur souhaitant exercer légalement en France, avec des obligations accrues en matière de conformité et de contrôle interne.

Chez Hexarq, ce cadre garantit que l’ensemble des opérations — achat, vente et conservation d’actifs numériques — sont réalisées dans un environnement sécurisé et conforme aux standards réglementaires français.

Afin d’unifier les règles au niveau européen, le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets) a été adopté en 2023 et entre progressivement en vigueur à partir de 2024 (à partir du 31 décembre 2024 en France).

Son objectif : harmoniser le cadre juridique des cryptoactifs dans l’ensemble de l’Union européenne et offrir un niveau de protection identique à tous les investisseurs européens.

MiCA encadre :

• Les émetteurs de stablecoins,

• Les prestataires de services sur cryptoactifs (échange, conservation, conseil, etc.),

• Et impose la publication d’un whitepaper pour chaque projet, garantissant transparence et information.

La grande nouveauté de MiCA est la création d’un agrément européen unique (passeport européen), permettant à une entreprise agréée dans un état membre d’exercer dans toute l’Union.

Le cadre PSAN français constitue donc une base transitoire vers MiCA, facilitant la migration réglementaire des acteurs déjà enregistrés auprès de l’AMF.

Pour Hexarq, cette transition représente une opportunité stratégique : bénéficier d’un cadre européen clair tout en conservant la rigueur du modèle français.

À partir de 2024, l’Union européenne a étendu la Travel Rule (Règlement TFR – Transfer of Funds Regulation) à l’ensemble des prestataires de services crypto.

Désormais, toute transaction en actifs numériques doit être accompagnée des informations d’identification de l’émetteur et du bénéficiaire (nom, adresse, identifiant, etc.), y compris pour les transferts entre prestataires.

Ce dispositif, directement inspiré des normes du GAFI, vise à aligner les standards de transparence appliqués aux cryptoactifs sur ceux du système bancaire, et à renforcer la traçabilité des flux.

Il constitue une étape clé pour la crédibilité et l’intégration du secteur crypto dans la régulation financière traditionnelle.

La combinaison du cadre PSAN, du règlement MiCA et de la Travel Rule marque la maturité réglementaire du secteur. L’objectif commun est clair :

• Protéger les investisseurs,

• Assurer la stabilité financière,

• Prévenir les activités illicites,

• Et favoriser l’innovation encadrée dans un environnement réglementaire clair et prévisible.

Pour Hexarq, cette évolution s’inscrit pleinement dans la philosophie du Groupe BPCE auquel Hexarq appartient : concilier innovation technologique et conformité réglementaire, afin d’offrir à ses clients une expérience crypto fiable, sécurisée et alignée avec les meilleures pratiques du marché.